Réel symbole du patrimoine français à l’international, la baguette de pain a devancé le béret et est dorénavant inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Saluée par le ministre de la Culture et la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, cette décision met en avant l’ensemble des artisans de la filière BVP.
Au 18ᵉ siècle, le pain consistait 90% de l’alimentation des Français, avec environ 1 kg consommé chaque jour.
Seulement, entre riche et pauvres, le type de pain consommé n’était pas le même ; des pains blancs et fait de fleur de farine pour la haute société et du pain noir pour le peuple.
La révolution changera cette dynamique : le prix, ainsi que la composition du pain, deviennent les mêmes pour tous. C’est ainsi qu’apparaît le « pain égalité ».
La baguette, elle, n’arrivera qu’au XXᵉ siècle, lorsque les boulangers furent interdits de travailler de nuit.
Ces derniers auraient décidé d’abandonner le levain au profit de la levure, permettant de fabriquer le pain plus rapidement.
La forme de la baguette, aussi, a été réfléchie pour cuire le pain plus rapidement, en approximativement 20 minutes.
Les Français vont donc se tourner vers ce pain plus facile à transporter et consommer, mais aussi car il présente moins de mie et plus de croûte, un équilibre qui semble avoir trouvé sa place dans le cœur des Français.
Le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO ne se limite pas aux monuments ni aux collections d’objet ; cette liste est un ensemble de « traditions ou d’expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants » selon l’UNESCO.
Malgré sa fragilité, le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante.
Afin d’être inscrit sur cette liste, les objets, monuments et traditions se doivent d’être traditionnels, contemporains et vivants à la fois, mais aussi inclusifs, représentatifs et fondés sur les communautés.
C’est ainsi qu’en 2017, la pizza napolitaine avait aussi été inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Cependant, dans le but d’éviter toute controverse, l’UNESCO met en avant tout d’abord des traditions, des pratiques ainsi que des savoir-faire à sauvegarder. Cela signifie donc que ce n’est pas la baguette mais les « savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette » qui sont mis à l’honneur.
Tout d’abord, les ingrédients ainsi que la technique sont mis à l’honneur !
Même si les ingrédients sont sensiblement toujours les mêmes (farine, eau, sel, levure), les techniques utilisées, elles, varient selon les régions et changent le goût, la texture…
Cela permet de mettre en avant l’importance de la baguette pour tout un pays, qui est devenu un savoir-faire maîtrisé mais différent selon les zones géographiques.
Dans un second temps, ce sont les artisans qui sont mis en avant. Plus de 33 000 boulangers français continuent de transmettre et préserver leur patrimoine, en vendant plus de six millions de pains par jour, tout en se portant garant d’un lien social emblématique dans la culture française.
Cette inscription a aussi un autre intérêt pour le secteur de la BVP ; la mise en avant soudaine de la baguette de pain pourrait donner envie à certains Français de devenir boulangers, opportunité intéressante à l’heure où 9 000 postes sont à pourvoir dans le secteur de la BVP.
La baguette n’est cependant pas la seule spécialité française à intégrer le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, puisque « Le repas gastronomique des Français », « le compagnonnage » ainsi que plusieurs autres traditions l’avaient déjà rejoint plus tôt.